CARACTÉRISTIQUES DES RUBANS ET INSIGNES
RUBANS
Le décret
du 11 juillet 1804, déterminant les caractéristiques des premiers
insignes et du ruban, prévoyait un ruban moiré rouge liseré de blanc. La
couleur rouge rappelant celle de l’Ordre de Saint-Louis. Mais quelques
jours plus tard, une note rectificative, supprimant les mots « liseré de
blanc », fut insérée au Moniteur ( le Journal officiel de
l’époque ).
Sous le premier Empire, le ruban est identique pour tous les grades de
l’Ordre. Il est généralement orné d’une bouffette, qui, vers le milieu
de l’Empire, deviendra une rosette. Cette rosette disparaîtra du ruban
de Légionnaire ( le grade de Chevalier aujourd’hui ) lors de la
Restauration.
Actuellement, le ruban a les caractéristiques suivantes :
Largeur de 37 mm.
Moiré rouge vif.
Ruban d’Officier avec une rosette rouge de 30 mm de diamètre.
Cravate rouge de 40 mm de largeur, permettant le port en sautoir pour le
grade de Commandeur.
Ruban moiré rouge de 10 cm de largeur, permettant le port en écharpe,
pour la dignité de Grand-croix.
INSIGNES DE BOUTONNIÈRE
En 1891, la
rosette de boutonnière apparaît comme substitut au port des décorations
en dehors des cérémonies.
D'un diamètre de 20 mm initialement, sa taille sera réduite à 10 mm,
durant l'année 1918.

INSIGNES
LES CROIX
Si la
forme générale des insignes a peu variée depuis l’origine, des
modifications ont été faites par les différents régimes politique qu’a
connue la France depuis l’institution de l’Ordre.
Le dessin de l’étoile serait dû au peintre Louis
DAVID et l’exécution des maquettes reviendrait à l’officier du
génie J.-B. CHALLIOT, fonctionnaire au
ministère de la Guerre.
Premier Empire

La
première croix ( étoile du 1er type ) était une étoile double
face, en argent ( petit aigle ) ou en or ( aigle d’or ), émaillée de
blanc, à cinq branches à pointes doubles, non pommetées, entourée d’une
légère couronne formée par une branche de chêne et une branche de
laurier. Le médaillon, en deux parties, offrait un aspect de surface "
en creux ".
Sur
l’avers : un médaillon central représentait le profil de
Napoléon 1er entouré par la
légende sur fond d’émail bleu
NAPOLEON EMP. DES FRANCAIS.
Sur le revers
: un médaillon central représente l’aigle impérial entouré par
l’inscription sur fond d’émail bleu
HONNEUR ET PATRIE.
Au début
l’étoile était directement suspendue au ruban par l’anneau.
A partir de la décision du 14 avril 1906, l’étoile sera surmontée d’une
couronne impériale à douze branches, fixe et soudée aux deux pointes de
la branche supérieure ( étoile du 2ème type ). La soudure
étant fragile, cette couronne fixe fut rapidement remplacée par une
couronne mobile articulée.
A partir du 1er mars 1808, le diamètre augmenta ainsi que la
densité du feuillage entourant l’étoile qui fut surmontée d’une couronne
mobile à huit branches ( étoile du 3ème type ).
Vers 1813, les pointes des cinq branches de l’étoile furent munies de
petites boules ( pommetée ), ceci afin d’éviter l’altération des tissus
des uniformes et des habits de fonctions ( étoile du 4ème
type ).
Première Restauration
Croix
identique à la précédente, hormis le motif du médaillon central et la
couronne royale, formant bélière, dont la boule était surmontée d’une
petite fleur de lys.
Sur
l’avers : le médaillon central représentait le profil d’Henri
IV entouré par la légende sur fond d’émail bleu
HENRI IV ROI DE FRANCE ET DE NAVARRE.
Sur le revers
: le médaillon central représentait trois fleurs de lys et une couronne
entourées par l’inscription sur
fond d’émail bleu HONNEUR ET PATRIE.
Cent-Jours

Réutilisation
du dernier modèle ( étoile du 4ème type ) du premier Empire,
avec un médaillon en une seule partie.
Seconde Restauration

Réutilisation
du modèle première Restauration, avec suppression de la couronne sur le
revers du médaillon.
Monarchie de Juillet
( Louis-Philippe )
Sur l’avers
du médaillon central, la légende HENRI IV.
Sur le
revers, disparition des lys, qui furent remplacés, dans un premier temps
par l’inscription sur trois lignes
HONNEUR ET PATRIE, puis par deux drapeaux tricolores croisés, entourés
par HONNEUR ET PATRIE.
La
couronne royale était à huit fleurons tréflés sur le bandeau et une
petite croix surmontait la boule au travers de laquelle passait l’anneau
de suspension.
Seconde République

La couronne
royale fut supprimée dans un premier temps, puis réapparaît sous la
Présidence.
Sur
l’avers : le médaillon central représentait la tête de
Bonaparte entourée par la légende sur fond
d’émail bleu
BONAPARTE 1er CONSUL 19 MAI 1802.
Sur le revers
: le médaillon central représentait un drapeau et un étendard tricolores
croisés,
surmontant la devise HONNEUR ET PATRIE ,
l’ensemble était entouré par la légende
REPUBLIQUE FRANCAISE.
Sous la
Présidence, l’avers du médaillon représentait l’effigie de
Napoléon, entourée par la légende sur fond
d’émail bleu NAPOLEON EMPEREUR DES FRANCAIS ; le revers représentant
l’aigle impérial entouré par la devise LOUIS-NAPOLEON HONNEUR ET
PATRIE.
Second Empire

Modèle
identique au modèle de la période Présidence avec pour seul changement
le remplacement de la couronne bélière qui reçut des aigles en place des
fleurons.
Troisième République
La
couronne impériale surmontant la croix fut remplacée par une couronne de
forme ovale constituée par une branche de chêne et une branche de
laurier.
Sur
l’avers : le médaillon central représentait l’effigie de la
République, entourée par la légende sur fond d’émail bleu
REPUBLIQUE FRANCAISE 1870.
Sur le revers
: le médaillon central représentait un drapeau et un étendard tricolores
croisés,
entourés par l’inscription sur fond d’émail bleu
HONNEUR ET PATRIE.
Sous le
régime de Vichy, des fonctionnaires de l’État français remplacèrent
l’effigie de la République par celle du maréchal
PÉTAIN.
Quatrième République
Modèle
identique au précédent, la seule différence étant la disparition de la
date 1870 sur l’avers.
Cinquième République

C’est le
modèle actuel qui est celui défini par le décret du 28 novembre 1962.
Étoile double face à cinq branches doubles émaillées de blanc, terminées
par dix pointes aiguës pommetées, dont les intervalles entre branches
sont garnis de feuilles de chêne et de laurier.
Sur
l’avers : le médaillon central représente l’effigie de la République,
entourée par la légende sur fond d’émail bleu
REPUBLIQUE FRANCAISE.
Sur le revers
: le médaillon central représente un drapeau et un étendard tricolores
croisés, entourés par l’inscription
sur fond d’émail bleu HONNEUR ET PATRIE 29
FLOREAL AN X.
La bélière
est formée d’une couronne ovale mi-feuilles de chêne, mi-feuilles de
laurier.
L’insigne de Chevalier est en argent, celui d’Officier en vermeil, tous
deux au module de 40 mm.
Les insignes de
Commandeur
et
de
Grand-croix
sont en vermeil, le
premier au module de 60 mm et le second au module de 70 mm.
Il existe par partir de ces insignes officiels, de nombreuses variantes,
plus ou moins fantaisistes, qui ont été réalisées par les divers
fabricants, bien souvent sur demande des titulaires.
LES PLAQUES
Tout comme
pour les insignes pendants, les plaques ont évoluées depuis la création
de l’Ordre.
Premier Empire

Un médaillon
central représentait l’aigle impérial, tête généralement tournée vers la
gauche, entouré par la devise
HONNEUR ET PATRIE.
L’étoile en argent était anglée de rayons. Elle était uniquement portée
par les Grands aigles.
Restauration
Le
médaillon central représentait, dans un premier temps, trois fleurs de
lys et une couronne royale entourées par la devise
HONNEUR ET PATRIE , puis peu après, l’effigie du Roi
Henri IV entourée de la même devise.
L’étoile en argent était anglée de fleurs de lys. Son port est autorisé
pour les Grands officiers.
Monarchie de Juillet
(
Louis-Philippe )
L’effigie
d’Henri IV était dorée sur fond d’argent,
la devise était aussi dorée et l’étoile en argent, anglée par des
faisceaux de drapeaux et d’étendards dorés et émaillés de tricolore.
Seconde République

Le médaillon central
représentait l’effigie dorée de Bonaparte
entourée par la légende en lettres dorées :
BONAPARTE PREMIER CONSUL HONNEUR ET PATRIE.
L’étoile
était anglée par des faisceaux de drapeaux ( plus d’étendards ) dorés et
émaillés de tricolore.
Second Empire

C’est le
modèle du premier Empire qui fut repris, avec pour variante la tête de
l’aigle tournée vers la droite.
Troisième République
Le modèle
du second Empire fut modifié : l’effigie de la République remplaça
l’aigle impérial et fut entourée par la légende :
REPUBLIQUE FRANCAISE 1870 HONNEUR ET PATRIE.
Quatrième & cinquième Républiques

La plaque
était identique à la précédente mais la date 1870 fut supprimée.
Depuis lors les plaques n’ont plus été modifiées.
En résumé, les modèles actuels sont d’un diamètre de 90 mm, en forme
d’étoile diamantée à cinq branches doubles pommetées avec entre
celles-ci cinq rayons intercalaires.
Au centre, le médaillon représente l’effigie de la République entourée
par la légende :
REPUBLIQUE FRANCAISE HONNEUR ET PATRIE.
La plaque de Grand officier est en argent et celle de Grand-croix en
vermeil.
LES GRANDS COLLIERS
Lors de
l’institution de la Légion d’honneur, la création d’un collier qui
serait porté par le Grand maître, à l’image de certains Ordres de
chevalerie, ne semble pas avoir été envisagée dans un premier temps.
Cependant, un collier est réalisé pour être porté par
Napoléon lors de son sacre. L’Empereur en
décernera ensuite aux princes de la famille impériale (
Joseph, Louis, Jérôme, Joachin MURAT, Félix
BACIOCCHI, Camille BORGHÈSE, Eugène de BEAUHARNAIS, Charles
Jean-Baptiste BERNADOTTE et le grand duc de
BADE ), ainsi qu’à quatre de ses plus
hauts collaborateurs ( le maréchal BERTHIER,
Régis de CAMBACÉRÈS,
Charles LEBRUN et
Charles-Maurice de TALLEYRAND ). Ce ne sera qu’à partir du second
Empire que le port du collier sera exclusivement réservé au Grand
maître.
LES COLLIERS DE
NAPOLÉON 1er
Le
collier du 1er type
, porté
lors du sacre, fut réalisé par l’orfèvre
Martin-Guillaume BIENNAIS. Il était composé de seize grands
aigles les ailes ouvertes, tenant dans leurs serres un foudre et ayant
suspendu à leurs cous la croix d’honneur en or émaillée avec les numéros
des cohortes. Ces aigles, attachés ensemble par des doubles anneaux
d’or, se réunissaient au milieu à une couronne de laurier au centre de
la quelle était la lettre initiale N surmontée d’une couronne impériale.
De ce motif central était suspendu la grande croix d’honneur émaillée et
ciselée avec le portrait de l’Empereur sur l’avers, et sur le revers un
aigle impérial posé sur un foudre, le tout en or et ciselé. Ce premier
collier disparut sans laisser de trace. En 1805, l’Empereur recevra un
autre collier, rehaussé de diamants, qui sera détruit en 1819.
Le
collier du 2ème type
,
plus léger que le premier, est en or et composé de seize médaillons
ciselés à jour, entourés par des couronnes de chêne émaillées de vert.
Les médaillons représentent les attributs de la Législation, de
l’Astronomie, de la Marine, de l’Architecture, de la Peinture, de la
Sculpture, de la Littérature, de la Médecine, de la Chirurgie, des
Mathématiques, de la Physique, de la Chimie, de l’Agriculture, de
l’Infanterie, de la Cavalerie, du Génie et de l’Artillerie. Les
couronnes sont reliées par des aigles d’or aux ailes ouvertes et tenant
dans leurs serres un foudre, faisant face au centre du cellier, cravatés
d’un ruban d’émail rouge avec l’étoile de l’Ordre émaillée, portant au
milieu les numéros des seize cohortes. De part et d’autre, des petits
médaillons oblongs, constitués par des abeilles en alternance avec des
étoiles, constituent deux chaînes rejoignant un motif central composé
par un N posé sur deux couronnes superposées de feuillage d’or. Au bas
de ce motif, est suspendue une étoile couronnée et émaillée, d’un
diamètre de 81 mm.
Il reste
de nos jours, seulement trois colliers datant de cette époque. Ils sont
visibles pour deux d’entre eux au musée national de la Légion d’honneur
et pour le troisième au musée de l’Armée. Après une période de non
utilisation sous la Restauration, la Monarchie de juillet et la seconde
République, le collier du 2ème type sera de nouveau porté par
l’Empereur Napoléon III.
LES COLLIERS DE
LA RÉPUBLIQUE
Le collier de la 3ème
République

En 1881,
un nouveau collier est réalisé. Son dessin, approuvé par le Président
Jules GRÉVY, est confié à
Édouard ARMAND-DUMARESQ et son exécution à
la maison LEMOINE. Il devient alors
l’attribut du Grand maître de l’Ordre et est remis officiellement par le
Grand chancelier, à chacun des changements du chef de l’État, entre les
mains du nouveau Président de la République.
Il est en or ( 565 grammes ) et en platine ( 25 grammes ), et se compose
de deux rangs de faisceaux de licteurs sommés d’une francisque, séparés
par de petites étoiles et au milieu desquels se trouvent seize
médaillons( nombre des cohortes initiales ), entourés par des couronnes
de chêne, reliés par les initiales H.P.( Honneur et Patrie )
entrelacées.
L’avers des médaillons représente les attributs de la Géographie, de la
Marine, de l’Architecture, de la Peinture et le Sculpture, de
l’Archéologie, de la Physique, de la Musique, de la Médecine et de la
Chirurgie, de la Littérature, de l’Astronomie, de la Géométrie, de la
Chimie, du Commerce, de l’Agriculture, de l’Infanterie, de la Cavalerie
et de l’Artillerie.
Sur le revers est gravé les noms des Présidents de la République et
la date de leur prise de fonctions de Grand maître :
Adolphe THIERS 31 août 1871, maréchal de
MAC-MAHON 24 mai 1873,
Jules GRÉVY 30 janvier 1879,
Jules GRÉVY 30 janvier 1886,
Sadi CARNOT 3 décembre 1887,
Jean CASIMIR-PERIER 25 juin 1894,
Félix FAURE 17 janvier 1895,
Émile LOUBET 18 février 1899,
Armand FALLIÈRES 18 février 1906,
Raymond POINCARÉ 18 février 1913,
Paul DESCHANEL 18 février 1920,
Alexandre MILLERAND 23 septembre 1920,
Gaston DOUMERGUE 13 juin 1924,
Paul DOUMER 13 juin 1931,
Albert LEBRUN 10 mai 1932,
Albert LEBRUN 10 mai 1939,
Charles de GAULLE 13 novembre 1945 ( en
1943, le nom du maréchal PÉTAIN est ajouté
mais est supprimé dès la Libération ).
Les extrémités inférieures du collier se rejoignent sur une double
couronne de chêne, de laurier et de palmes enrubannées entourant le
monogramme central R.F. Au bas de cette double couronne, est suspendue
une croix émaillée de Grand-croix, d’un diamètre de 70 mm, surmonté par
une couronne mi-feuilles de chêne, mi-feuilles de laurier.
Ce collier est aujourd’hui conservé et exposé au musée national de la
Légion d’honneur, à la Grande chancellerie.
Le collier des 4ème & 5ème
Républiques
En or
massif, travaillé partie en surfaces mates, parties en surfaces
brillantes ; il a été réalisé par la maison
ARTHUS-BERTRAND sur les indications du décorateur
André ARBUS et du ferronnier d’art
Raymond SUBES, les auteurs du projet. Il
fut remis solennellement, le 1er décembre 1953, au Président
Vincent AURIOL. A compter de cette date,
il a remplacé le collier précédent dont tous les maillons avaient été
gravés.
Il est composé de seize médaillons, inscrits dans des maillons de fil
carré, torses aux extrémités, formant une chaîne qui se joint sur un
motif central composé du monogramme H et P ( Honneur et Patrie ),
disposées en monogramme et auquel est suspendue la croix de Grand maître
d’un module de 81 mm.
Les seize médaillons représente sur l’avers les attributs symbolisant
les activités essentielles de la vie de la nation : Infanterie, Marine,
Blindés, Industrie et Commerce, Connaissance du Monde ( Histoire et
Géographie), Musique et Peinture, Science, Architecture et Sculpture,
Œuvres Sociales, Littérature, Médecine et Chirurgie, Agriculture, Union
française, Télécommunication, Aviation, Artillerie. Sur le revers, sont
gravés les noms des Présidents de la République ( les Grands maîtres )
ainsi que la date de leur accession à la Grande maîtrise de l’Ordre :
Vincent AURIOL 1947,
René COTY 1954,
Charles de GAULLE 1959, Charles de GAULLE
1965, Georges POMPIDOU 1969,
Valéry GISCARD d’ESTAING 1974,
François MITTERRAND 1981,
François MITTERRAND 1988,
Jacques CHIRAC 1995,
Nicolas SARKOZY 2007.
Ce collier, actuellement modèle officiel, est conservé au musée national
de la Légion d’honneur et présenté, lors de son investiture à l’Élysée,
au Président de la République nouvellement élu.
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