LA  DECOUVERTE  DE  LA STRUCTURE DE L'ADN

 

Le 25 avril 1953, deux jeunes aspirants au doctorat du laboratoire Cavendish (le département de physique) de l'université de Cambridge, le biologiste américain James WATSON, 23 ans et le physicien britannique
 Francis CRICK, 35 ans, publient dans la revue scientifique "Nature" un petit article d'une seule page qui va marquer à tout jamais le monde de la génétique et de biologie moléculaire.
Derrière un titre austère et obscur pour le grand public, "Une structure pour l'acide désoxyribonucléique", se cache l'une des plus grandes découvertes du XXème siècle : la structure de l'ADN, la molécule de l'hérédité. La découverte en somme du secret de la vie.

Mais qu'est-ce que l'ADN?
L'organisme humain est formé de plusieurs milliers de milliards de cellules juxtaposées possédant chacune un noyau, au sein duquel se trouve l'ADN. Cet ADN, le même dans chaque cellule, est aggloméré en chromosomes. L'homme en porte vingt-trois paires.
Chaque cellule joue son propre rôle afin de répondre aux besoins de l'organisme, dans une logique de croissance ou de défense de ce dernier, ce qu'elle fait en se dédoublant : l'ADN de la cellule "mère" est reproduit à l'identique pour former l'ADN de la cellule "fille". L'ADN contient ainsi, sous forme codée, toutes les informations relatives à la vie d'un organisme vivant, su plus simple au plus complexe (animal, végétal, bactérien, viral).
Au début des années 1950, nul ne comprend encore comment toute cette information concernant les attributs des êtres humains peut se transmettre. C'est grâce à des travaux déjà existants, que WATSON et CRICK élucident enfin la structure de l'ADN, expliquant par là-même le patrimoine héréditaire.

Le secret de la vie
Les deux scientifiques démontrent que l'ADN est composé de deux brins accolés qui s'enroulent pour former une hélice, lui donnant une forme de double hélice, justifiée par l'existence de nombreuses interactions dans la molécule. Ils identifient ensuite les données génétiques présentes, un mélange de bases azotées, de sucres et de phosphates. L'ADN d'un être humain est composé de 150 milliards d'atomes, qui sont en fait un motif identique tout le temps répété.
Ce qui différencie un motif d'un autre est la nature de la base azotée. Le sucre et le phosphate restant identiques. Ces bases azotées sont au nombre de quatre : adénine (A), cytosine (C), guanine (G) et thymine (T). Quatre lettres A, C, G, et T qui s'associent en mot de trois lettres (GGA, cta, etc.) pour former le codon. Le squelette de l'ADN est formé d'une succession de groupement de phosphates et de sucres. Sur chaque base est fixé une des quatre bases azotées selon l'ordre imposé pour un codon donné. Une fois le processus amorcé, la lecture des codons se fait et le processus de fabrication de la protéine débute pour s'arrêter lorsque le dernier codon a été lu.
WATSON et CRICK lèvent ainsi le voile sur le message codé présent dans toutes les cellules d'un individu et contenant un programme de vie spécifique à son espèce, mais personnalisé. Mais s'ils élucident ce mystère, c'est grâce à des travaux scientifiques déjà existants. Leur génie est d'avoir su les utiliser.

Les travaux existants
C'est en 1869 que Friedrich MIESCHER, un scientifique allemand, met en évidence dans le noyau cellulaire une substance dont la composition chimique est différente de celle des protéines ou de toute autre molécule connue à cette époque. Mais le nom d'ADN n'attirera vraiment l'attention qu'en 1944, lorsque le bactériologiste Thomas AVERY, de l'institut Roockefeller de New York, identifie enfin la substance qui compose les chromosomes. Ils sont essentiellement constitués d'acide désoxyribonucléique.
Dans les années 1950, les physiciens anglais Maurice WILKINS et Rosalind FRANKLIN, du King College de Londres, obtiennent les premiers clichés de l'ADN par diffraction des rayons X, un phénomène par lequel les rayons lumineux issus d'une source ponctuelle sont déviés de leur trajectoire rectiligne lorsqu'ils rasent les bords d'un obstacle opaque.
Ce sont ces clichés qu'utilisent WATSON et CRICK pour leur découverte. Les deux hommes recevront le prix Nobel de médecine en octobre 1962, ainsi que Maurice WILKINS, compagnon de recherches.
Rosalind FRANCKLIN, décédé en 1958, n'a pas pu recueillir sa part d'honneur.

C'est ainsi que l'on a vu se développer la généalogie génétique

Chaque individu a un patrimoine génétique unique, contenu dans l'ADN, à l'exception des vrais jumeaux. Ce patrimoine provient de ses parents biologiques : la moitié vient de sa mère, l'autre de son père.

Un homme a un chromosome Y, provenant de son père et un chromosome X, provenant de sa mère. Une femme a deux chromosomes X provenant pour l'un de sa mère, l'autre de son père.

Pour les hommes, c'est ce chromosome Y qui est utilisé dans la généalogie génétique. Comme ce chromosome est transmis exclusivement de père en fils, de génération en génération, on en conclut que c'est le même chromosome qu'un homme du XXIe siècle a en commun avec son ancêtre en ligne paternelle du XVIIIe siècle et dans une certaine mesure avec celui de l'an mille !

Pour les femmes, c'est l'ADN mitochondrial contenu dans les cellules qui est utilisé pour retrouver la ligne maternelle. Celui-ci diffère de l'ADN du noyau de la cellule (le plus connu). Les mitochondries sont des petits éléments des cellules sièges de ce qu'on appelle la respiration cellulaire c'est à dire la production d'énergie. Cet ADN est transmis de la mère à ses enfants (filles et garçons) car il se trouve dans l'ovule mis comme les spermatozoïdes n'ont pas de mitochondries il n'y a pas de transmission par le père. Un garçon a donc le même ADN mitochondrial que sa mère mais il ne le transmettra à aucun de ses (futurs) enfants.

Chez les femmes, les chromosomes XX sont transmis à la fois par la mère et par le père. Une femme peut, par exemple, avoir hérité, via sa mère, du chromosome X de son grand-père maternel. L'analyse des chromosomes X ne permet pas de déterminer la ligne maternelle et c'est pour cela que l'ADN mitochondrial est utilisé.

Ce que la généalogie génétique peut apporter

La généalogie génétique n'a pas pour but de remplacer la généalogie traditionnelle. Elle permet de compléter ses recherches. Il faut être averti qu'elle peut (et c'est plus fréquent qu'on ne croit) faire apparaître ce que les anglo-saxons nomment "événement non parental" c'est à dire une impossibilité génétique que le père officiel soit vraiment le père biologique. Il faut savoir que des femmes aussi découvrent qu'elles ne sont pas la fille de leur mère dans le cas d'une adoption non "dite".

 

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