ALBERT MARQUET
a-t-il marqué Le Teich ? |
Le 20 novembre 2008, une amie parisienne native du Teich se rend au musée de la Marine pour voir l’exposition relative à Albert MARQUET, passionnante et bien documentée. Cet artiste peintre, né à Bordeaux, retenait toute son attention. Les initiés savaient qu’il passait ses vacances sur le Bassin d’Arcachon, mais elle apprit qu’il était venu en 1908 sur la tombe de sa mère au cimetière du Teich ! Mon amie me questionne, m’interpelle : qui était sa mère, où habitait-elle ? Quel était son emploi ? etc ... etc ... La ville du Teich citée au musée de la marine avait de quoi éveiller des curiosités en pays de Buch ! Je reconnais ne pas avoir pu donner des réponses immédiates, mais Nicole SOUTY responsable de l’antenne généalogique du Teich et moi-même avons mené des investigations passionnées sur Albert MARQUET, sa famille, son style, son œuvre que je relate globalement ici. Albert MARQUET est né le 27 mars 1875 à Bordeaux de Marguerite DEYRES, née en 1849 au Teich, et de Joseph MARQUET né en 1835 à Chatenois (Vosges). Comment s’étaient-ils connus ? Joseph était venu dans la région travailler pour le chemin de fer naissant qui avait besoin de beaucoup de main d’œuvre. C’est là qu’il fait la connaissance de Marguerite qu’il épouse en 1866 au Teich, et qui devient … garde-barrière... pour rester sur ... la voie de son mari. Une vie simple attendait ce couple modeste ; par contre, leur fils unique allait connaître la gloire. Les quinze premières années de sa vie, il les passe à Bordeaux, se partageant pour les vacances entre le Bassin d’Arcachon et Collioure ; il sera très tôt attiré par les paysages marins et l’activité portuaire. Albert est un garçon timide, réservé voire complexé, peu porté sur les études, préférant le dessin, la peinture : bases de son futur destin. Marguerite, sa mère, le soutient dans cette orientation. Devenue veuve, elle vend des terres possédées sur la commune du Teich pour l’aider à vivre sa passion naissante et décide en 1890 de partir avec lui à Paris. On devine là, sous la modeste apparence une femme de caractère ! Elle achète une mercerie rue Monge et ainsi, en 1890, Albert intègre l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs, puis l’Ecole des Beaux-Arts où il devient élève de Gustave Moreau et se lie d’amitié avec Henri Matisse, Rouault, Dufy , maîtres prestigieux dont il s’inspire à ses débuts. Peu à peu son style se précise. Des copies des grands maîtres du Louvre aux nombreux dessins rapides pris dans la rue et les quais de Paris, il s’oriente vers des nus post-impressionnistes à l’instar de Matisse dans des tons très purs. Il affine son art notamment dans les approches de la mer. C’est un géomètre de l’espace. La composition des vues des ports et des rivages suit une construction rigoureuse, équilibrée obtenue par les mâts des bateaux, les bords des jetées, les pontons. Son enfance au bord de la mer ressurgit dans son être profond. Il fallait sous ses yeux selon son épouse « l’eau vivante et des bateaux ». Albert Marquet a beaucoup voyagé : l’Italie, Hambourg puis le sud de la France, le Maroc, Tanger, l’Algérie…. C’est d’ailleurs au cours d’un séjour en Algérie qu’il rencontre à Alger Marcelle MARTINET, écrivain née à Boufarik le 12 juin 1892 (fille de Benoît et de Joséphine Alexandrine VACASSY) qu’il épouse le 10 février 1923. Ils n’auront pas d’enfant. Albert illustre par son talent des livres qu’elle écrit sous son nom de plume «Marty» intitulés «Moussa le petit noir» et «un Sidi ou la vie est belle». Albert MARQUET revient en vacances sur le Bassin au Pyla et au Teich. Il se lie d’amitié avec des familles locales : les GARNUNG de Mios, les CHASTENET du Teich plus particulièrement Marie-Thérèse dite Laure (un des dix enfants de cette famille). Laure, comme Albert quittera le Teich et la France pour vivre à Casablanca avec son mari Serge où ils mèneront une vie très aisée. Albert et son épouse partagent désormais leur existence entre leur appartement du quai St-Michel à Paris et leur résidence à Alger. Fuyant la France pendant l’occupation, ils se réfugient à Alger et se montrent très actifs dans la résistance algéroise en organisant avec Albert CAMUS et d’autres intellectuels le cercle « Combat ». De tous les honneurs qui lui ont été proposés, Albert MARQUET n’en a accepté qu’un seul : sa nomination comme peintre officiel de la Marine en 1945, deux ans avant sa mort (14 juin 1947). Il est inhumé au cimetière de la Frette-sur-Seine au sommet d’un coteau dominant la Seine. Voici brièvement relatée une petite part de la vie d’Albert MARQUET, peintre célèbre dont peut-être peu de personnes savent que sa mère était Teichoise. Mais pour autant ai-je répondu à la question posée en titre ? J’ai des doutes après consultation du plan des rues de la ville du Teich : aucune ne porte le nom d’Albert MARQUET…… Serait-ce une idée pour les édiles municipaux …?
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