Camille MADER, son Château, ses Tilloles

 
 

En bordure du boulevard Pierre DIGNAC (ancien chemin vicinal N° 29), qui longe la voie ferrée et nous même Du port de LARROS AU PORT DE LA HUME, se situe une bâtisse que les gujanais nomme le "CHÄTEAU MADER". Pourquoi cette appellation? Voici résumée, l'explication.

Château Madère vient du nom de son premier propriétaire Camille MADER né le 18 octobre 1881 à Ruffec, fils de Paul et Louise Laure MARQUET, veuve ROGER. De sa jeunesse et de sa vie estudiantine, on sait seulement qu'il était licencié es sciences naturelles. Le 19 octobre 1906 Camille MADER demande respectueusement à sa mère Louise Laure son conseil sur le mariage qu'il envisage de contracter avec Clara THEPENIER, acte passé devant notaire, maître TARRAL à Bordeaux. Le lendemain, 20 octobre 1906, maître TARRAL et son confrère maître RICHARD se transportent chez madame MARQUET Laure, sur son domaine de FOURQUEROLLES à Bordeaux pour lui faire part des projets de son fils. Pour des raisons qu'elle a déjà fait connaître à son fils et qu'elle garde secrètes, elle n'approuve pas ce mariage et refuse son consentement. Malggré cela, le 24 novembre 1906 à Fresnes, Camille MADER épouse Clara THEPENIER qui, selon la rumeur locale, était à l'époque "écuyère", ceci étant peut-être la cause du refuis maternel. On sait seulement que par la suite elle a démontré de réelles qualités de cavalière. Elle faisait, à cheval, la course avec le train qui passait devant ses terres.

La courte vie de monsieur Camille MADER (1881 - 1911) a été bien remplie. Intéressé par les sciences il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont:
Recherches sur la sardine du Golfe de Gascogne.
Recherches sur le miroir de la chenille processionnaire (coauteur Fernand LALESQUE).
Le moteur marin et le bassin d'Arcachon.
Pêcheurs et moteurs à Arcachon.

Pourquoi Camille MADER et son épouse ont-ils choisi de venir habiter Gujan? Son père Paul résidait à Biarritz, sa mère Louise Laure à Bordeaux! L'hypothèse la plus plausible serait la santé fragile du marié et l'attrait naissant du Bassin d'Arcachon pour les nouvelles thérapies, notamment dans le domaine pulmonaire, associant l'air de la mer à celui des pins pour le traitement en particulier de la tuberculose. Pour commencer son séjour sur le bassin Camille fait construire à Arcachon, en 1906 une tillole à pétrole pour la plaisance, avec droit de pêche sardinière, à Gujan. Cette pinasse fut vendue le 14 mars 1908 à Adolphe HERUBEL, puis le 7 juin 1911 (6 jours avant la mort de Camille) revendue à sa femme Clara.

Entre 1907 et 1908 Camille MADER, 26 ans et Clara 20 ans font construire à Gujan, au lieu cadastré LA BARONNE un château entre le Bassin et la voie ferrée nommé à l'origine "LA HOURCADE", très vite rebaptisé par les gujanais "Château MADERE" le "e" final n'étant dû qu'à l'accent local!.
Ce nom, malgré les propriétaires successifs perdure avec évidemment l'erreur initiale. La vie pour ce jeune couple était aisée avec de nombreuses domesticité et de brillantes réceptions.
Le côté maritime, tillole à moteur, passionnait beaucoup Camille et il fit construire plusieurs embarcations. Le 1er juin 1908, une nouvelle tillole sort du chantier PRADERE de Gujan appelée (sans grande recherche): "Chalet de mon rêve2" immatriculée ARC269, 7 chevaux, 4 tonneaux brut. Cette année là il adhère à la ligue maritime française. En 1910 il fait construire une tillole à moteur à Gujan appelée (encore) "Chalet de mon rêve3" immatriculée ARC 610, revendue le 29 août 1913 (par sa veuve) à monsieur BALAN et réquisitionnée par l'état en 1915. Il est vraisemblable qui, à cette époque s'est intéressé à la navigation à moteur sur le Bassin d'Arcachon, a du entendre parler de Camille MADER.

Le 13 juin 1911 à Gujan, sans descendance, Camille décède de la tuberculose. Clara, Marie Thérèse, sa veuve, se remarie en 1912 avec Georges BOYE et c'est une autre histoire à suivre...
A noter qu'en 1914 Mme Veuve MADER née THEPENIER épouse BOYE habite alors à Vincennes une villa nommée :       "CHALET DE MON REVE !!!"

Voici résumé quelques renseignements sur Camille MADER, le constructeur du château, qui peut-être pressentant la rapidité de son existence a voulu que son œuvre et son nom demeurent après lui.

Il a bien réussi.

Merci:
A la ville de Ruffec et ses historiens, à Mr J.P ARDOIN SAINT-AMAND, à Mme J. BROUSTEY, à Mr N. GRUE.

 

 

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