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LES ACTES ET MENTIONS INSOLITES
DES REGISTRES D'ETAT CIVIL
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De nombreuses expressions autrefois récurrentes
dans les registres ne sont plus utilisées de nos jours. Ainsi , le curé "ensepulturait"
des "femmes
relaissées" ou "délaissée"
et "faisait
le chanter d'un enfant abortif".
Le défunt "passat
de ceste vie à une meilleure" ou "rendit
l'esprit à Dieu".
Quant à la mariée , elle était "d'âge
parfait" et se maria le 8 janvier "vieux
stille" !
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Le terme femme
"relaissée" ou "délaissée"
vient du mot latin "relicta" utilisé
pour signifier "veuve"
registre de Songieu (01) 1631
"Nicolarde
Livet relaissee de feu Jean Roland dict Jamy "

registre de Lochieu (01) 1590-1612
"commater vero hosesta Anna
relicta de georgi huganus brillact et Joanna
philiberta relicta anthoni Jaquier "
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"les marraines furent honnête Anna
veuve de George Hugo Brillat et Joana
philiberte veuve d'Anthoine Jaquier "
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"âge
parfait " signifiait "majeure"
registre de Verneugheol (63) 1756
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"anne
Solignat d'age parfait
"
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"Les Fiances
"de Jean Lozier et de Jeanne Gondet
ont eu lieu l'an de grâce mil sept cent soixante seize
en la commune de Pleucadec
(56)
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Divers
formules servaient à rédiger les actes de décès
registre de Songieu (01) 1619-1640
"Me
Philibert fils de Me Charles Crussy
de Lilignod rendit l'esprit a Dieu "
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registre de Songieu (01) 1657
"Anthoyny
Martellot de Châteauneuf
passat de ceste vie a une meilleure "
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registre de Nantua (01) 1617
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"Le
5 mars jay ensepulture
Janne fillie de pierre Guillot "
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En marge de certains actes de baptême ,ici à Chateldon(63)
en 1746, on trouve la mention "obiit".
Ce terme vient du latin et signifie "est
mort".
Dans le cas d'un décès peu de temps après la naissance (ici
24 heures,)
cette mention dispensait le curé de l'écriture d'un acte de
décès.
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Faire "le
chanter d'un enfant abortif "
Inscrite dans le registre des sépultures, cette action s'appliquait
probablement aux enfants "ondoyés", c'est à
dire baptisés dans l'urgence généralement par la sage-femme.
Le problème se posait de la validité du baptême de cet enfant
et c'est sans doute pour cela qu'il ne recevait pas les prières
habituelles des morts
mais que le curé faisait des "chanter" .
"Abortif" est synonyme ici de "prématuré"
.
registre de Nantua (01) 1606
" Le13 fevrier jay
fait
le chanter dun enfant
abortif à lambert Jathet
lequel a ete baptise
(...) "
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Le terme "albat"
vient du latin "albatus " qui signifie "vêtu
de blanc"; le blanc étant synonyme de pureté .
Dans le livre " La population catalane de 1553 à 1717 , p.11 " nous
trouvons cette définition :
" Au sens strict, l'albat sert à désigner la
personne qui n'a pas encore atteint l'usage de raison" .
Il est aussi mentionné que l'âge de raison est atteint ,pour les
catholiques, après avoir reçu la communion.
registre d'Auzat sur Allier (63) -1775
Dans cette
commune , il semblerait que le curé utilise le terme "albat"
pour désigner des nouveau-nés
et non des enfants qu'il différencie bien dans ces 2 actes successifs .
L'albat vient de naître et l'enfant a 2 ans .
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Commune de Meyssac(19)-1675
Avant le XIIe
siècle ,le baptême, la confirmation et la communion ne donnaient lieu
qu'à une seule cérémonie.
A partir du XIIe siècle, on retarde la communion à "l'âge
de discrétion"
définit par le concile de Latran IV à l'âge de 12 ans pour les filles et
14 ans pour les garçons .
Au XVIe siècle, la confirmation est repoussée au même âge.
A partir de 1910,le pape Pie X ramène l'âge de
discrétion à l'âge de raison
et demande que les enfants puissent communier à partir de 7 ans.

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2 enfants "bessons"
sont inhumés en 1658 dans la commune de
Nogent-Le-Rotrou
(28) .
Il s'agit d'enfants jumeaux.
Le terme "besson" s'utilisait aussi
dans le sud de la France pour parler de fruits
qui sont doubles ou parfois triples : amandes bessonnes .

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Le calendrier
révolutionnaire fut mis en place en 1793 mais débute le 22 septembre
1792 avec l'an 1.
Ainsi , on ne trouvera jamais (ou presque) de mention de l'an 1 dans les
registres !
Lorsque le maire mentionnait une date du calendrier grégorien sans la
convertir ,
il utilisait le terme de "vieux style"
registre de Verneugheol (63) - An3
"
Aujourd'hui le douze ventose l'an
troisième de la république française et un indivisible
a deux heure du soir par devant moi martial richien
membre du conseil general de la commune de verneugheol
élu le huit janvier dernier
vieux stille " |
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Dans les
registres d'Egliseneuve-près-Billom (63) en 1792, plusieurs personnes
meurent
"sans sacrement, comme aristocrate"
.
On rencontre la formule « condamné à mort comme
aristocrate » dans les jugements des tribunaux
révolutionnaires. Il s’agissait alors de personnes opposées à la
révolution et aux prêtes assermentés
à la nouvelle constitution. Dans l'acte ci-dessous, il n’est pas fait
cas de condamnation
mais on peut supposer que cette femme a refusé de recevoir le sacrement
de la part d’un prêtre non réfractaire.
Il est fort probable aussi que la seule trace d’aristocratie était dans
ses idées et non dans son statut social.

Dans cet acte du registre de
Nantua (01) de 1731, la sage-femme est appelée "mère
sage",
nom original pour désigner aussi l'accoucheuse ou la matrone !
Voir " l'élection d'une sage-femme
"
Dans l'acte
ci-dessus relatif à
l'albat
, nous trouvons l'appellation "
femme sage "

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registre de Verneugheol
(63)-1702
Antonia Terrade décède en "travail
d'enfant" signifiant bien sûr qu'elle meurt lors
de l'accouchement.
Pour anecdote , elle donnera naissance ce jour-là à une
fille Anne qui survivra.
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