Du 23 juillet 1826
Cejourd'ui le vingt trois juillet mille huit cent vingt six. Devant
moi maire de la commune de Biganos, soussigné, s'est présenté piquesse,
gendre de (pierre) Blancan Tuillier, tous deux habitant la Commune
susditte, lequel nous à porté plainte de ce que le sieur (pierre)
Blancan(1) son beau-père, ménait une vie
des plus scandaleuse, à n'ayant retirer près de chez lui, une femme
prostituée, et qu'en telle conduite, ne pouvait rester sans être
réprimée attendu que le Dit piquèsse (2).
Etait lui et son enfant privé du naisséaire, au préjudice d'une
concubine et que le dit Blancan l'obligeait à travailler tous les jours
de fêtes et de Dimanche, sans donner à son gendre aucune rétribution
pour le fruit de son travail, cy non que le besoin extrit (sic) de la
vie animalle, déclare aussi le dit piquesse que le dit Blancan son
beau-père ne lui a pas même donné de quoi porté le deuil de feux sa mère
(3) et déclare que si le sieur Blancan doit
continuer à employer contre le playgnant tant de procé d'ingratitude, il
ne peut continuer d'habiter dans une maison déshonotée, Comme avec un
homme aussi dur et aussi féroce que le dit Blancan, ayant jusqua ce jour
le dit piquesse, resté avec le dit Blancan NON comme son jendre légitime
mais bien comme simple Etranger, sans entretien et sans gage#
#en lengageant afaire des choses contraire à l'honneteté. Car le sieur
(pierre) Blancan et revetu de tant de délicatesse que Dimanche dernier
vingt trois du courant le dit Blancan donné ordre à son dit gendre de
chargé une charrete de bois appartenant au sieur azera de la Commune de
salles et l'emporta chez lui.#
De tout quoi le dit piquesse nous à Dicté la présente plainte qu'il n'à
signé avec nous faute de ne savoir, demandant que le dit Blancan soit
assigné à Comparaître par devant nous maire susdit, le 30 du courant à
huit heures du matin, ala mairie de Biganos, (4)
retenu par nous Maire de la Ditte Commune signé : Daniel .
Maire.
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(1) Pierre BLANCAN
s'est marié successivement avec Marie DUPUY (1 fille Jeanne), Jeanne
DIGNAN et Françoise GASTAUD (veuve GUERIN) x 1804 (1 fille Jeanne).
(2) Le nommé
piquesse s'appelle François GUERIN fils de Françoise GASTAUD et de Jean
GUERIN décédé, né à Andernos en 1779. Il a épousé en 1822 Jeanne BLANCAN,
sa presque sœur qu'il côtoie journellement depuis 18 ans, la fille de
Pierre BLANCAN et Marie DUPUY, née en 1795.
(3) On peut
comprendre que "piquesse" perde la raison raisonnance face à
l'accumulation des bouleversements survenus dans sa vie familiale :
François GUERIN "piquesse" est à la fois le gendre de Pierre BLANCAN et
son beau-fils. Sa mère Françoise GASTAUD la dernière épouse de Pierre
BLANCAN vient de décéder le 18 février 1826. "piquesse" habite dans la
maison familiale avec Jeanne BLANCAN, et son deuxième enfant Charles né
le 4 février. Sa sœur utérine Jeanne, née en 1810, fille de Pierre
BLANCAN et Françoise GASTAUD, est mariée le 27 février, une semaine
après le décès de leur mère, à l'âge de 16 ans. Dès lors, le
"patriarche" âgé de 62 ans mène joyeuse vie... au dire de son gendre.
(4) Le sieur
Pierre BLANCAN était un citoyen connu du Maire DANIEL, car des plaintes
de toutes natures et des procès verbaux émaillent les délibérations du
conseil municipal de cette époque.
Il est probable que les choses s'arrangèrent au sein de la famille
GUERIN, car le 23 octobre 1828 et le 24 novembre 1828, au décès des
jumeaux Marie et François "Pierre BLANCAN grand-père, 62 ans, tuillier"
est témoin déclarant.
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