1 - Une précision
inattendue Il arrive souvent que le
généalogiste, plongé dans les registres paroissiaux, s'étonne de la
pauvreté de certains actes de mariage (notamment absence du nom des
parents des conjoints, oubli du lieu de naissance des époux...) ou de la
sécheresse des actes de baptême et de sépulture.
A l'inverse, il se produit parfois, trop rarement il est vrai, des
découvertes d'actes d'une précision inattendue. Ainsi, cet acte de décès
retrouvé dans l'état civil de la commune de Générac, en Gironde :
" Mairie de Générac Arrondissement de Blaye Du
cainquième jour du mois de prairial an dix de la république française.
Acte de decay de Jean Tavernié décédé le cinq prairial à dix heures du
matain cultivateur agé de cinquente et un ans et quatre mois dix huit
jours é né à Bret commune de Générac, département de la Gironde demeurent
à Bret epoux de Marie Chiron.
Sur déclairation a moy faite par François Piton charpentié d'haraux (?)
domissillié au village de Bagonnau commune de Générac baufrère du décédé,
et par Jean Bouillet cultivateur domissillié aux lieux des drouillères
commune de Générac amis du défunt, et le dit François Piton et Jean
Bouillet déclaire ne savoir signié.
Constate par moy Jean Meriochaud maire de la commune de Générac faisent
les fonctions dofficié public de l'état civil soussingnié. "
2 - Des liens
familiaux renforcés
A l'époque, pas très éloignée, où les parents
"arrangeaient" les mariages, il n'était pas rare de voir deux familles
multiplier entre elles les liens unissant plusieurs de leurs rejettons:
deux soeurs épousant deux frères, une soeur et un frère épousant un frère
et une soeur. Quelque fois même, par soucis d'économie et lorsque l'âge
des candidats au mariage le permettait, les unions étaient célébrés le
même jour.
Ce souci de renforcer les liens familiaux (et économiques) conduisait
aussi à des unions au niveau des parents.
Ainsi, le 22 mai 1735 comparaissaient devant Me Brun, notaire au Porge,
pour passer contrat de mariage:
- Guillaume DUPRAT, laboureur, fils de Lucas, vivant, et d'Elisabeth DUBET,
décédée,
- et Marie VIGNAU, fille de François, décédé, et de Jeane MILLON, vivante.
Le contrat signé, le notaire n'en eut pas terminé pour autant avec les
deux familles. Il dut officier pour un second contrat de mariage, celui
des deux parents veufs: Lucas DUPRAT et Jeane MILLON.
Dans certains cas, le mariage des parents veufs pouvait précéder celui des
enfants.
En voici un exemple landais:
Le 5 mai 1813, à Commensacq, François AYLIES, veuf de Marie BORDES, se
remariait avec Jeanne PERRICQ, veuve du tisserand Jean RISCLE. Trois mois
plus tard, Bernard ELYES, fils de François et de défunte Marie BORDES,
épousait à Commensacq, le 18 mars 1816, Pétronille RISCLE, fille de feu
Jean RISCLEet de Jeanne PERRICQ.
Signalons enfin au titre des surprises que réserve
la recherche généalogique, la concomitance entre le mariage d'un jeune
couple et le remariage d'un parent veuf. D'où l'art de faire d'une pierre
deux coups.
Ainsi trouve-t-on à Cantenac, dans le Médoc, à la date du 16 janvier 1794,
Jeanne LESTAGE, âgée de 19 ans qui se marie avec Pierre DURAND. Les deux
époux unis par l'officier d'état civil, la cérémonie se répéta aussitôt:
le vigneron Jean LESTAGE, veuf et père de Jeanne LESTAGE, se remaria avec
Marguerite SIMON, elle aussi veuve.
Michel BOYE |
Dans le droit fil des curiosités signalées
ci-dessus, voici deux exemples remontant à l'Ancien Régime.
Cette fois, c'est le mariage des parents qui
précèdent le mariage des enfants de un ou quatre ans, mais les deux
contrats de mariage ont été signés le même jour.
Ainsi, au Teich, Jean VILLETORTE (père) s'unit à Marie DELIGEY veuve
DUVERGE et Jean VILLETORTE (fils) passe contrat avec Marie DUVERGE le 27
août 1774.
Si le mariage des parents a lieu à cette même date, celui des enfants ne
se fera qu'un an plus tard le 20 juin 1775. La fiancée n'a alors que 14
ans et le fiancé 18 ans.
A Mios, Arnaud LACROIX passe contrat le 4 juin 1771
avec Marguerite CAZENAVE, veuve GARNUNG. Le même jour, leurs enfants Jean
GARNUNG et Marguerite LACROIX promettent de se marier à la première
réquisition de l'une ou l'autre partie (Dunouguey notaire).
Cette union ne sera célébrée qu'en novembre 1774.

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