LE  PAYS  DE  BUCH

Le Pays de Buch (Pagus Boïorum) n'est autre que l'antique Civitas Boïrum, dépossédée de son évêché.
Longtemps discutée, l'existence d'une cité des Boïens (ou Boïates) à l'époque gallo-romaine est aujourd'hui assurée.

Cette Civitas était formée de Boïos, chef-lieu dont le site a été en partie exploré par le docteur Peyneau à Lamothe, et de son territoire.
Quand à la réalité de l'évêché des Boïens, les preuves, si elles ne sont pas nombreuses, sont réelles.
Il eut cependant une existence fort brève aux environs de la première moitié du Vème siècle, car, dès 506, il n'est pas représenté au Concile d'Agde. Toutefois, comme le souligne Philippe Nato y Doncel, "son étendue exacte et surtout les causes de sa disparition restent mal connues".

 

 

 

     
I - ETENDUE DU PAYS DE BUCH

Limité à l'Ouest par l'Océan Atlantique et le Bassin d'Arcachon (la petite mer de Buch), le Pays de Buch confine au Pays de Médoc vers le Nord, au Pays de Born vers le Sud, tandis qu'il touche à l'Est au territoire des Bituriges (Croix d'Hins dénonce l'antique frontière) et au Bazadais.

A la fin de l'Ancien Régime, le Pays de Buch était constitué de 15 ou 16 paroisses, selon que l'on intègre ou non Lacanau. A noter aussi que le Pays de Buch se trouvait faire partie de multiples circonscriptions dont le siège était Bordeaux :
- sur le plan militaire, il dépendait du Gouvernement de Guyenne,
- sur le plan administratif, il était dans la Généralité (ou Intendance) de Bordeaux,
- sur le plan judiciaire, inclus dans la Sénéchaussée de Guyenne, il était dans le ressort du Parlement de Bordeaux,
- sur le plan fiscal, il relevait de l'Election de Bordeaux (impôts directs), bénéficiait des privilèges des Provinces Rédimées pour la gabelle, tandis que pour les traites (taxes douanières) lui était appliquées les règles propres aux Provinces Réputées étrangères,
- enfin, sur le plan religieux, les paroisses du Pays de Buch, regroupées dans l'archiprêtré de Buch et de Born, appartenaient au diocèse de Bordeaux.

Les 15 paroisses que tous les historiens considèrent en Pays de Buch sont les suivantes :
Saumos (Saint-Aman), Le Porge (Saint-Seaurin), Lège (Saint-Pierre), Le Temple (Saint-Sauveur), Andernos (Saint-Eloi), Audenge (Saint-Paul), Lanton (Sainte-Marie), Biganos (Saint-Gervais), Mios (Saint-Martin), Salles (Saint-Pierre), Beliet (Saint-Exupère), Le Teich (Saint-André), Gujan (Saint-Maurice), La Teste-de-Buch (Saint-Vincent) et Cazaux (Saint-Pierre).

 

  II - POINTS PARTICULIERS

a) le Pays de Buch aujourd'hui :
A partir de 1789, les paroisses prirent progressivement le nom de "communes", surtout après le décret du 12 novembre 1789 par lequel la Constituante décida la formation de municipalités dans chaque ville bourg ou communauté rurale.

Les 15 paroisses du Pays de Buch constituèrent 14 communes, la paroisse de Cazaux ayant demandé le 6 avril 1790 son rattachement à la commune de La Teste de Buch.

Depuis cette date, la situation a encore évoluée :
- en 1851, la section d'Arès se sépara d'Andernos, et devint commune,
- en 1857, Arcachon fut érigée en commune,
- en 1947, Marcheprime, détachée de Biganos, constitua elle aussi une nouvelle commune,
- en 1974, Beliet fusionna avec Belin (qui se trouve en Bazadais),
- en 1976, la presqu'île du Cap-Ferret, jusqu'alors testerine, fut intégrée à Lège.

b) le Captalat de Buch
Souvent confondus, Pays de Buch et Captalat de Buch représentent deux entités différentes. Après la chute de l4empire romain, la "civitas" fait progressivement place à la féodalité laïque ou ecclésiastique.
La plus illustre des lignées féodales, issue de la Maison de Bordeaux, est celle des Captaux de Buch dont la seigneurie est, au sortir de la Guerre de Cent Ans, réduite à trois paroisses:
La Teste-de-Buch, Gujan et Cazaux.
Au gré des alliances matrimoniales, ce Captalat échut aux Grailly, aux Foix, Foix-Candale, à la famille d'Epernon, puis en 1713, à la suite d'une vente, aux Ruat.

Michel BOYE

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