Originaires de régions forestières, comme le Limousin, et des zones de montagnes, particulièrement l'Auvergne et le Massif Central, les scieurs de long, âgés de 15 à 50 ans, quittaient leur foyer par millier pour trouver du travail dans les régions les plus boisées. Les
départs s'étalaient de septembre à décembre, influençant les dates de
mariages et de naissances. Cette émigration était bien organisée : Un chef d'équipe "le patron",
recrutait la main d'oeuvre lors des foires. Ce dernier se chargeait de
toutes les démarches. Il remplissait les formalités privés,
administratives et notariales. Chaussés de sabots neufs, habillés d'un pantalon en velours épais resserré à la cheville et de la traditionnelle blouse (biaude ou blaude), coiffés d'un grand chapeau de feutre à large bord ou d'un vaste béret, ils emportaient avec eux un simple baluchon et bien sûr les outils : hache, lime, chaînes, le passe partout et la scie à quatre mains. Sur le chantier, en ville ils se regroupaient pour louer un garni, en
milieu rural, bien souvent, ils se construisaient une "loge" faites de
planches de branchages et couverte de motte de terre et d'herbe. Le grand retour s'effectuait autour de la
Saint Jean d'été. Mais tous
ne rentraient pas... beaucoup décédaient ou d'autres, trouvant l'âme
soeur, s'installaient définitivement sur leur lieu d'émigration. L'industrialisation et l'utilisation de nouvelles énergies ont entraîné la disparition de ce dur métier après la seconde guerre mondiale.
Source : La grande histoire des scieurs de long. Annie ARNOULT
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