Hôtel de Ville de La Teste de Buch

 

Avec l'aimable collaboration du Service des Archives Municipales de La Teste de Buch
                                                                                                               

 

     A l'origine, il s'agit d'une maison d'habitation. sa date de construction ne nous est pas connue.
     A la fin de l'ancien régime, elle appartient à Marie CAUPOS, dernière héritière d'une famille testerine qui avait fait fortune dans le négoce et l'exportation de matières résineuses.

     Elle est appelée " maison CASTAING ou VERTHAMON " :
- Jérôme CASTAING, écuyer, prêtre et curé de la paroisse St Germain de Cenon était le neveu de messire Joseph de CAUPOS;
- Marie de CAUPOS étant sans descendance, la maison passe dans la famille VERTHAMON.

     Comme tout bien d'émigré, elle est placée sous séquestre début 1793, pour être vendue comme bien national. L'administration communale s'y installe en novembre 1793. Son intention est d'acheter le bâtiment, pour lequel elle engage d'ailleurs des frais d'aménagement.
     Selon M. RAGOT, l'animosité de l'ancien maire, le juge de paix TURPIN, à l'égard du nouveau maire, J. FLEURY, fait échouer le projet. L'adjudication est finalement remportée par un sieur TAFFARD en janvier 1796, qui continue de louer une partie du local à la commune.   Mais un second acheteur, aussi un sieur TAFFARD, désirant habiter lui-même la maison, l'administration communale est obliger de se retirer
(elle trouve à se loger dans une maison près de la place de Laby, l'actuelle place Jean Hammeau).

     Jean FLEURY rachète la maison et s'y installe. En 1830, il loue une partie de sa maison à la commune pour un loyer annuel de 100 francs.

     Depuis son mariage, en 1824, avec une fille de J. FLEURY, J. HAMEAU y habite. Gustave HAMEAU, à l'occasion de la cérémonie d'inauguration de la statue de son père évoque sa maison natale:
" En entrant ce matin dans l'Hôtel de Ville de La Teste, je n'ai pu me défendre d'une vive émotion.
Figurez-vous un voyageur parti très jeune de son pays et de se retrouver, après un demi siècle d'absence, transporté tout à coup dans la maison familiale ou s'écoula paisiblement son enfance, entre un père, une mère bien aimés et deux soeurs chéries... "

     A la mort de l'épouse de J. FLEURY, Rose Catherine BOULART, certains biens sont placés en indivision entre leur trois enfants : Marguerite Hélène, l'épouse de J. HAMEAU, Marie Eucharies, l'épouse de Nicolas LEFRANC, et Jean Alexis Solon, puis les deux soeurs après la mort de ce dernier.

     En 1840, le Tribunal Civil de Bordeaux décide de la vente des biens. Il y a 14 lots; Le Docteur HAMEAU rachète le 2ème lot, constitué par la maison en décembre 1843.

     La commune voulait acheter à Jean HAMEAU, un terrain (les Allées de l'Eglise), un verger, pour y construire une salle d'asile, une mairie et une Justice de Paix car " il est vraiment pénible de voir les premières autorités de la commune sans chambre spéciale pour tenir leurs séances, de voir la justice se rendre le plus souvent dans des lieux destinés aux rires et aux plaisirs " (conseil municipal du 10/11/1842). Un emprunt en vue de cette acquisition, avait même été contracté.

     Mais dans la séance du conseil municipal du 03/02/1843, " il est donné lecture d'une lettre de M. HAMEAU, en date du 20 janvier dernier, par laquelle il offre de vendre à la commune sa vaste maison près de l'église avec ses dépendances, moyennant la somme de 22.000 francs. "

     Alors que l'achat n'est pas réalisé, le Conseil Municipal délibère dans de multiples séances sur le plan d'aménagement du bâtiment (architecte ROCHE). L'un des problèmes étant de faire coexister la salle d'asile avec la prison et la salle de garde !

     Une enquête commodo et incommodo sur le projet d'acquisition révèle des oppositions, mais le conseil les juge irrecevables car émanent essentiellement de propriétaires qui avaient fait des contre-propositions à la commune ! (séance du 16/03/1844).

     En séance du 07/06/1844, la polémique n'est pas éteinte, mais l'acquisition est décidée pour 25000 francs. Elle sera financée par l'emprunt déjà contracté, sans supplément : on table notamment sur une augmentation des revenus de l'octroi " en raison directe de l'augmentation de voyageurs amenés par le chemin de fer, augmentation qui devra naître de l'achèvement prochain du débarcadère d'Eyrac ".

     Cette acquisition est accordée par l'ordonnance du 23/06/1846.

     Lors de la séance du 24/01/1845, il est spécifié que les premiers travaux ne concernaient que la Marie, la Justice de Paix, l'Ecole communale et le logement de l'instituteur. La création de la salle d'asile est reportée.

     Jean HAMEAU après la vente de la maison, retourne habiter dans la maison que son père avait acheté en 1791 (21, rue du 14 juillet).
     Jean HAMEAU vend aussi à la commune le terrain d'emprise de l'Hôpital Saint Aime (sur l'emplacement actuel de la Poste) qui sera édifié grâce au legs DESGENEVEZ (conseil municipal du 20/10/1846).

     Jean FLEURY était le plus gros contribuable foncier et Jean HAMEAU siégeait parmi les plus imposés avant et après son mandat.

 

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