Le Chirurgien de nos ancêtres

 

Sources :
L DUCROS "La société française au 18ème siècle"
Encyclopédie Universalis
Norton THOMPSON "Tu enfanteras dans la souffrance"
F.G. SLAUGHTER "La divine maîtresse"
M. Me DONALD in Bull. Soc de Borda 12.2000
 

Jusqu'à la Renaissance la médecine occidentale sous le contrôle sévère des autorités ecclésiastiques se caractérise par la stagnation et la stérilité.
Les maîtres français ne possèdent que des connaissances fragmentaires acquises au cours de rares dissections réalisées sous la surveillance hostile et méfiante de l'Eglise (Ecclesia abbhoret sanguine).
Les chirurgiens sont alors considérés comme des manuels ravalés au rang des barbiers, ils sont méprisés par les docteurs de la faculté dépositaires de la médecine de Gallien érigée en dogme.

Les esprits humanistes de la renaissance, avides de savoir et faisant fi des contraintes intellectuelles, revinrent à une esthétique réaliste.

 

A la vue de la statuaire antique ils s'intéressèrent vivement à l'anatomie et, pratiquant sans vergogne la dissection des cadavres, ils acquirent des connaissances anatomiques qui eut plus tard des répercussions décisives sur la médecine et la chirurgie.
 

André VESALE, médecin bruxellois, publia en 1542 son "De corporis humanis fabrica" qui ouvrit la voie à la physiologie.
Cependant les progrès sont lents, les médecins, enfermés dans leur dogmatisme, n'adoptent pas les idées nouvelles et la chirurgie reste pour eux une pratique barbare.
Malgré tout certains vont de l'avant. Ambroise PARE, barbier, objet de la vincdite du corps médical car ignorant le latin, ligature des vaisseaux sanguin évitant ainsi la cautérisation lors des amputations.
HARVEY découvre la circulation sanguine et le rôle moteur du coeur. L'anatomie pathologique est née. Cependant les idées nouvelles ont eu du mal à s'imposer, comme souvent, la satyre a flétri les traditionalistes réticents ! MOLIERE dans son "Malade Imaginaire" attire la moquerie sur Thomas DIAFOIRUS qui a soutenu une thèse contre les "Circulateurs".
En ce temps la saignée est considérée comme la panacée, apte à guérir tous les maux.

La variole tue chaque année des milliers de personnes mais Guy PATIN saigne sans vergogne ses patients ne faisant ainsi qu'en hâter leur trépas.
L'inoculation de la vaccine découverte en 1775 par JENNER restera exceptionnelle.
TROCHIN, à Paris en 1766, lutte contre la saignée sans beaucoup de succès et elle restera une pratique courante jusqu'au 19ème siècle.
En 1743, Louis XV sépare définitivement les barbiers des chirurgiens qui constituent l'Académie Royale de Chirurgie. Malgré tout, les "officiers de santé" peuvent encore exercer sans avoir obtenu l'aval de cette Académie.

Deux obstacles de taille s'opposent encore au développement de la pratique chirurgicale.
1° - L'absence d'anesthésie, qui sera utilisée qu'à partir de 1846 (Jusque là, seuls le Laudanum et les opiats permettaient d'atténuer la douleur).
2° - L'absence d'asepsie, personne n'est conscient que bien souvent c'est le chirurgien qui provoque l'inflammation et même la septicémie. En effet SEMMELWEIS, gynécologue à Vienne qui préconise le lavage des mains avant d'opérer, est tourné en dérision. Ce ne sera qu'avec PASTEUR que les mentalités évolueront.

La chirurgie la plus rapide étant considérée comme la moins douloureuse, certains praticiens deviennent très habiles et, durant les guerres de l'Empire, LARREY ampute une cuisse en 4 minutes et un bras en 12 secondes !

Mais voyons un peu quelles opérations pratique notre chirurgien vers la fin du 18ème siècle.
En fait, elles se limitent à quelques interventions simples connues de longue date comme la réduction des fractures, les amputations, les incisions d'abcès ou tumeurs cutanées, la suture des plaies causées par armes blanches ou outils coupants, enfin l'extraction des projectiles d'armes à feu.
La taille vésicale sur des sujets atteints de lithiase et l'opération des hernies étaient alors des interventions exceptionnelles.
La pratique chirurgicale se répand cependant au point qu'à Rion des Landes, village de 1200 âmes, il n'y eu pas moins de 7 chirurgiens en 60 ans. Quatre d'entre eux furent maire de la paroisse, ils étaient donc devenus des notables.
Dès lors l'homme n'était plus un barbier mais un praticien qui, bien que très certainement redouté, était capable de pratiques médicales forts utiles et, ma foi, si les patients étaient de solides gaillards dotés d'un bon système immunitaire ....

 

Tout ceci en mémoire de mon ancêtre Antoine RETIF, Chirurgien vers 1750.

 

RETIF  Antoine (Chirurgien né vers 1735 à La Motte Feuilli (36)
LARRIEU  Marie le 19/04/1762 à Mimizan

RETIF  Matthieu
CASSELONGUE vers 1788 à Mimizan

RETIF  Jean
X   MAUBOURGUET  Marthe le 22/02/1811 à Mimizan

RETIF  Marguerite
BELLIARD  Jean le 29/05/1831 à Mimizan

BELIARD  Antoine
LAPEYRE  Anne le 20/01/1853 à Mimizan

BELIARD  Jeanne
CANDRESSE  Bernard le 18/02/1882 à Mimizan

CANDRESSE  Gabriel
BOUZATS  Marie le 22/09/1934 à Sanguinet

CANDRESSE Guy

 

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