HISTOIRE DE L'EUROPE
DE  1610 à 1789

 

Etat de l'Europe vers 1715

FRANCE - GRANDE - BRETAGNE - HOLLANDE - ESPAGNE PORTUGAL - ALLEMAGNE  -  AUTRICHE - ITALIE  -  DANEMARK  -  SUEDE  -  POLOGNE  -  RUSSIE  -  EMPIRE  OTTOMAN



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L'Europe vers 1715 :
    Depuis le traité de Westphalie jusqu'au commencement du XVIIIe siècle, trois grandes luttes, celle de la France avec les nations occidentales sous Louis XIV, celle de la Suède au Nord et celle de la Turquie en Orient, apportèrent des changements notables dans les limites de la plupart des Etats.
    Au moment où le XVIIIe siècle vient de commencer et où la paix règne partout en Europe, il est nécessaire de se rendre compte de ces changements et d'examiner l'état de l'Europe occidentale après la paix d'Utrech et de Rastadt, et celui de l'Europe orientale après les traités de Carlowitz, de Passarowitz et de Nystadt.
 

FRANCE
    Louis XIV avait notablement agrandi la France.
    Au Nord, il avait acquis l'Alsace (1648), Strasbourg (1681), la ligne des places fortes formant la frontière, du Rhin à la mer :
Charlemont, Dinan, Maubeuge, Bavay, Ypres, Poperingue, Warwick, Bailleul, Cassel et tout le Cambrésis (1678), la Flandre française (1668), Dunkerque (1662) et l'Artois (1659);
    A l'Est, la Franche-Conté (1678), la principauté d'Orange et la vallée de Barcelonnette (1713);
    Au Sud, le Roussillon et la Cerdagne française.
    Le duché de Lorraine et celui de Bar, le conté de Montbéliard et le Comtat-Venaissin avec Avignon étaient les seules possessions, enclavées dans la France, qui appartenait encore à des princes étrangers.

    Les colonies de la France étaient :
    En Asie, Chandernagor, Pondichéry, Karikal et plusieurs comptoirs.
    En Afrique, l'île Bourbon, des établissements au Sénégal et à Madagascar.
   En Amérique, l'île de Cap-Breton ou île Royale, le Canada ou Nouvelle-France, la Louisiane, une partie de Saint-Domingue, les îles de la Guadeloupe, de Marie-Galante, de la Martinique, de la Grenade, des Grenadilles, de Saint-Martin, de Saint-Barthélémy et de Sainte-Croix.
    La possession des îles de la Dominique et de Saint-Vincent, de Sainte-Lucie et de Tabago, était contestée par les Anglais.

    La France possédait encore, en Amérique, Cayenne et une partie de la Guyane.
    Elle avait cédé à l'Angleterre l'Acadie, Saint-Christophe, la baie d'Hudson et Terre-Neuve. 

 

GRANDE - BRETAGNE
    L'Angleterre, à l'Irlande et aux îles Normandes, ses anciennes possessions, avait ajouté l'Ecosse sous les Stuarts, et l'électorat de Hanovre à l'avènement de Georges Ier.
    Elle conservait Minorque et Gibraltar.

    Ses colonies étaient :
    En Asie, Bombay, Calcutta et Bencoulen.
    En Afrique, des comptoirs de l'île de Sainte-Hélène.
    En Amérique, toute la région de l'Acadie et la Floride, les Bermudes, les Lucayes, la Jamaïque, une partie de la Guyazne, l'île de Saint-Christophe, Terre-Neuve, la baie d'Huson.
    Elle était la première puissance maritime de l'Europe.  

 

HOLLANDE
    La marine de la Hollande était ruinée.
    Le traité d'Utrecht lui avait accordé le droit de tenir garnison dans plusieurs places fortes des Pays-Bas autrichiens pour s'y former une barrière contre la France.

    Ses colonies étaient :
    Les Indes Orientales, des établissements à la Guyanne et aux Antilles.
 


ESPAGNE
   L'Espagne avait perdu Gibraltar et toutes ses annexes en Europe (Pays-Bas, Milanais, Sardaigne, Mantoue, Naples ).
    Elle conservait la plus grande partie des Baléares.

    Ses possessions coloniales étaient :
    En Afrique, Oran, Ceuta, les Canaries, Fernando-Po et Annobon.
   En Amérique, la Floride, Cuba, Porto-Rico, une partie de Saint-Domingue, Mexico et Lima.
    En Océanie, les Philipnes et les Mariannes.
 
 

PORTUGAL
    Les limites du Portugal n'étaient point changées.
    Depuis le traité de Méthuen, traité de commerce conclu avec l'Angleterre en 1703, ce pays était complètement tombé sous la dépendance de l'Angleterre.

    Ses colonies étaient :
    Le Brésil et plusieurs établissements en Afrique.

 

ALLEMAGNE
    L'Allemagne était divisée en dix cercles.
    Le dixième, ou celui des Pays-Bas venait d'être cédé à l'Autriche.
    Le Hanovre avait été érigé en électorat, ce qui avait porté à neuf le nombre des électeurs.
    L'Electeur de Brandebourg avait pris le titre de roi de Prusse et était devenu un souverain puissant.
    Le duc de Brunswick, qui possédait aussi l'électorat de Hanovre, venait d'être appelé au trône d'Angleterre et avait apporté le Hanovre à la Grande-Bretagne.
    L'Autriche s'était notablement agrandie. 

 

AUTRICHE
    L'Autriche avait obtenu au traité d'Utrecht toutes les possessions de l'Espagne en Italie ( le Milanais, Naples, la Sardaigne, Mantoue ) et les Pays-Bas espagnols.
    A ses domaines héréditaires, elle avait ajouté, au traité de Carlowitz, la partie orientale de la Hongrie, la Transylvanie, l'Esclavonie, Témeswar, Belgrade, une partie de la Valachie et de la Servie.
 

ITALIE
    L'Italie se trouvait,  au commencement du XVIIIème siècle, complètement sous la domination de l'Autriche.

    Le duc de Savoie était devenu roi de Sicile et avait acquis le Montferrat, Alexandrie et Valenza.

    La République de Venise, outre le duché de Venise, conservait ses possessions de terre ferme : Trévise, Vicence, Vérone, Padoue, Brescia, Bergame, Crémone, le Frioul, l'Istrie, la Dalmatie, quelques places de l'Albanie et les îles Ioniennes.
    Elle avait dû céder aux Turcs, Chypre, Candie et la Morée.
    Venise cessait d'être une ville guerrière pour devenir une ville de luxe et de plaisirs.

    La république de Gênes possédait la Corse et le marquisat de Finale, qu'elle avait acheté à l'empereur d'Allemagne Charles VI.

    Les Etats de l'Eglise, les duchés de Toscane, de Parme, de Modène et la république de Lucques, n'avaient éprouvé aucun changement territorial.

    Le Milanais, le duché de Mentoue, la Sardaigne et le royaume de Naples, anciennes possessions de l'Espagne, appartenaient à l'Autriche.  

 

Etats de l'Europe orientale après les traités de Carlowitz (1609), de Passarowitz (1718) et de Nystadt (1721).
 

    Les traités de Carlowitz, de Passarowitz et de Nystadt avaient apporté de grandes modifications dans l'état de l'Europe orientale.
    Les traités de Carlowitz et de Passarowitz avaient refoulé vers l'Oient les Turcs qui, auparavant, par leurs possessions de Hongrie et de Transylvanie, étaient une menace permanente pour l'Autriche et pour l'Europe occidentale.
    Ces deux traités avaient surtout agrandi l'Autriche, dont les limites s'avancèrent jusqu'aux monts Karpathes et a la Valachie à l'est, et au sud jusqu'à la Bulgarie.
    Ces traités accrurent aussi les possessions de la Pologne et de la Russie.

    Le traité de Nystadt (1721) avait été précédé de celui de Stockholm (1720), tous deux conclus au détriment de la Suède, qu'ils firent déchoir du premier rang à celui de troisième puissance dans le Nord.
    Ils furent profitables à la Prusse, qui gagna la Poméranie presque entière, au Danemarck, auquel ils ajoutèrent le Sleswig, enlevé au duc de Holteins; à l'Angleterre, dont le roi Georges 1er, électeur de Hanovre, acquit Brème et Verden; ils agrandirent surtout la Russie que le traité de Nystadt établit maîtresse des rives de la Baltique. 

DANEMARK
   
Le Danemarck, outre les îles Danoises et la péninsule jusqu'au Holteins, possédait le Sleswig, le duché d'Oldenbourg en Allemagne, l'île de Bornholm, la Norvège, la Laponie, les îles Feroë et l'Islande. 
 

SUEDE
La Suède, si puissante sur la Baltique au XVIIe siècle, ne possédait plus, au nord de l'Allemagne, que l'île de Rügen, Wismar, Stralsund et une partie de la Poméranie.
 

POLOGNE
   
Le traité d'Oliva (1660) avait enlevé à la Pologne la Livonie, qui était devenue possession de la Suède : celui d'Andrussowo lui avait fait perdre Smolensk et Kief, cédé à la Russie.
    Les exploits de son roi Jean Sobieski lui firent acquérir sur les Turcs Kaminiec, la Podolie et l'Ukraine.
    Sa frontière orientale fut reculée jusqu'au Dniéper qui la sépara de la Russie.

 

RUSSIE
   
La Russie avait pris parmi les Etats du Nord le premier rang perdu par la Suède.
    Son prince possédait désormais une influence importante dans les affaires de l'Europe.
    Le traité de Nystadt lui avait fait enlever à la Suède la Livonie, l'Estonie, l'Ingrie, la Carélie, le district de Viborg, en Finlande, les îles de Dago et d'OEsel, c'est à dire toutes les contrées situées à l'Est de la mer Baltique.
    Elle avait conquis la Petite-Russie avec Kief et Smolensk sur la Pologne.
    Le traité de Carlowitz lui avait donné Azof sur la mer Noire.
    La Perse, qu'elle avait combattue, lui avait cédé les villes de Derbent, de Bakou et plusieurs provinces.
    Pierre 1er avait pris officiellement, en 1722, le titre d'Empereur de toutes les Russies.     

 

EMPIRE  OTTOMAN
   
Les Turcs ont été refoulés et ont perdu de vastes territoires en Occident par les traités de Carlowitz (1699), et de Passarowitz (1718).
    Toutefois, ils possèdent encore, outre la Turquie, tout le littoral de la mer Noire et la Crimée, l'Asie occidentale jusqu'au golfe Persique, et tout le Nord de l'Afrique jusqu'au Maroc.
    Mais l'empire ottoman, si vaste qu'il soit encore, est mal gouverné.
    La Russie et l'Autriche ne cesseront point de menacer ses frontières, et après avoir fait trembler l'Europe, les Turcs en arriveront à ne devoir leur existence qu'à la difficulté pour les princes européens de se partager leurs dépouilles. 

                                                                      J.L.  CHARLOT

Bibliographie:  Manuel d'Histoire -  BACCALAUREAT  ( Programme du 28 janvier 1890 )
                                                                         CLASSE DE RHETORIQUE

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