En 1841, tout était terminé et le
26 août 1841, l'Archevêque de Bordeaux
Mgr DONNET prononça un discours, ainsi que le comte de BLACAS de la
compagnie et M. MORANGE, adjoint au maire de La Teste. Ensuite
l'Archevêque béni les eaux qui devaient fertiliser des champs, des
prés et inonder des rizières.
Le compte rendu de la cérémonie, paru dans le
Mémorial Bordelais du 28 août 1841, exprime bien les illusions que
beaucoup faisaient à l'époque :
" Cette journée a servi à constater un fait important : c'est que
les Landes ont une force de production excessive (sic...). Qu'avec des
travaux bien dirigés cette portion si aride de notre pays peut être
rendue à l'agriculture et que l'argent des Compagnies jeté dans ces
contrées, que la paresse (sic) de ces habitants a laissé si longtemps
stériles (sic) aura pour résultat de faire des Landes un des plus
riches département de notre France"
En 1842 le duc de
MONTMORENCY, président de la compagnie, fit
ériger une croix à l'endroit où
l'Archevêque avait donné sa bénédiction, pour commémorer celle-ci.
Les rizières produisirent un riz de bonne
qualité. Malheureusement, mal gérée par les grands seigneurs qui
composaient son conseil d'administration et dont seuls les lieux-dits
rappellent les noms, SALVERT, PUYSEGUR, BLACAS, CHABANNES, MARPON, la
compagnie d'Arcachon du abandonner son entreprise.
On revit sur la lande des troupeaux de moutons
suivis de silhouettes mélancoliques des bergers perchés sur leur "
chanques". Plus tard on sema des pins. Plus tard encore, les
domaines firent l'acquisition d'une partie des terrains pour créer un
camp militaire.
Perdue dans le camps militaire, la croix de la
Bénédiction fut oubliée.
En 1927, la Société
historique du Pays de Buch, présidée par M. RICAUDY, la découvrait
sous les broussailles et la restaura. Le
remplacement de la croix initiale, disparue, par une croix en fonte
est le résultat de la collaboration entre la municipalité de La Teste
et de la Société historique du Pays de Buch.
Mais seuls les militaires, les chasseurs de la
Société de chasse du camps et quelques personnes autorisées à pénétrer
sur le terrain militaire pouvait la voir.
Ignorant son histoire, la croix de la
Bénédiction devint la croix de MONTMORENCY,
du nom lu sur le socle.
Estimant avec raison que cette croix était faîte
pour être vue et suite à une suggestion de Jacques RAGOT, l'autorité
militaire la fit transporter en
novembre 1968 à côté du pont sur lequel
la route de Cazaux - Sanguinet franchit le canal d'irrigation connu
sous le nom de " contre canal ".
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