La Croix dite de Montmorency & son histoire

 

(Avec l'aimable collaboration du personnel des archives municipales de La Teste de Buch)
 

Le 03 juillet 1838, le roi Louis Philippe autorise Auguste Bessas LAMEGIE, chevalier de légion d'honneur, maire du Xème arrondissement à Paris, l'un des actionnaires fondateur de la compagnie agricole et industrielle d'Arcachon de prendre l'eau nécessaire à l'irrigation de la plaine de Cazaux, afin de permettre différentes cultures.

Cette prise d'eau est installée en amont de la huitième écluse du canal Cazaux  - La Hume.
Un canal d'irrigation, parallèle au canal de navigation, fut creusé à l'est de ce dernier.
 

 

Carte de l'Institut Géographique National
Levée par les Officiers du Corps d'Etat-major et publiée par le dépôt de la Guerre en 1852 révisée en 1935.
 

En 1841, tout était terminé et le 26 août 1841, l'Archevêque de Bordeaux Mgr DONNET prononça un discours, ainsi que le comte de BLACAS de la compagnie et M. MORANGE, adjoint au maire de La Teste. Ensuite l'Archevêque béni les eaux qui devaient fertiliser des champs, des prés et inonder des rizières.

Le compte rendu de la cérémonie, paru dans le Mémorial Bordelais du 28 août 1841, exprime bien les illusions que beaucoup faisaient à l'époque :
" Cette journée a servi à constater un fait important : c'est que les Landes ont une force de production excessive (sic...). Qu'avec des travaux bien dirigés cette portion si aride de notre pays peut être rendue à l'agriculture et que l'argent des Compagnies jeté dans ces contrées, que la paresse (sic) de ces habitants a laissé si longtemps stériles (sic) aura pour résultat de faire des Landes un des plus riches département de notre France"

En 1842 le duc de MONTMORENCY, président de la compagnie, fit ériger une croix à l'endroit où l'Archevêque avait donné sa bénédiction, pour commémorer celle-ci.

Les rizières produisirent un riz de bonne qualité. Malheureusement, mal gérée par les grands seigneurs qui composaient son conseil d'administration et dont seuls les lieux-dits rappellent les noms, SALVERT, PUYSEGUR, BLACAS, CHABANNES, MARPON, la compagnie d'Arcachon du abandonner son entreprise.

On revit sur la lande des troupeaux de moutons suivis de silhouettes mélancoliques des bergers perchés sur leur " chanques". Plus tard on sema des pins. Plus tard encore, les domaines firent l'acquisition d'une partie des terrains pour créer un camp militaire.
Perdue dans le camps militaire, la croix de la Bénédiction fut oubliée.

En 1927, la Société historique du Pays de Buch, présidée par M. RICAUDY, la découvrait sous les broussailles et la restaura. Le remplacement de la croix initiale, disparue, par une croix en fonte est le résultat de la collaboration entre la municipalité de La Teste et de la Société historique du Pays de Buch.

Mais seuls les militaires, les chasseurs de la Société de chasse du camps et quelques personnes autorisées à pénétrer sur le terrain militaire pouvait la voir.

Ignorant son histoire, la croix de la Bénédiction devint la croix de MONTMORENCY, du nom lu sur le socle.

Estimant avec raison que cette croix était faîte pour être vue et suite à une suggestion de Jacques RAGOT, l'autorité militaire la fit transporter en novembre 1968 à côté du pont sur lequel la route de Cazaux - Sanguinet franchit le canal d'irrigation connu sous le nom de " contre canal ".
 

  Inscriptions :

Sur le socle :
Le 7 juin 1842, cette croix
a été plantée par le Duc de
Montmorency, président de
la Compagnie d'Arcachon
et a été bénie par M.
Marty, curé de La Teste

Sur la colonne :
Les eaux du canal ont
été bénies, le 25 août
1841, par Mgr. Donnet,
archevêque de
Bordeaux.

 

Suite à des travaux de nettoyage des bas-côtés de la route Cazaux - Sanguinet au début des années 1990, elle est entreposée dans les ateliers municipaux se la ville de La Teste aux fins d'un lifting et d'une installation dans un site bien choisi : le parvis de l'église Saint Vincent de La Teste.

M. Claude LAFON, président de l'association " Sauvegarde du patrimoine historique, naturel et des traditions de la paroisse de Cazaux " la découvre en 1996 et après de nombreuses démarches la fera rapatrier en 2003 à Cazaux où elle est désormais ancrée près de l'église.

 

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