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La noblesse

Privilèges et insignes

Comme tous les corps sociaux, la noblesse avait ses lois particulières ou privilèges:

Les exemptions fiscales. Les nobles étaient dispensés de la taille, impôt assez lourd, mais assuraient en contrepartie la sécurité des autres dans les armées du roi et par leur propre police. Dans certaines provinces, les nobles étaient obligés de payer la taille sur leurs biens non nobles; ils étaient exempts de corvée, de logement de troupes, de banalités de four, etc.

Les profits féodaux. Les nobles recevaient les redevances des manants dans leurs fiefs, comme le paiement de services en argent ou en nature (corvées, dons d'animaux), sorte d'impôt communal. Des redevances seigneuriales, relatives à la défense des terres, s'y adjoignaient: elles étaient souvent minimes du fait des dévaluations; les bourgeois ayant fiefs percevaient les mêmes droits. Les privilèges de justice. Plus punis que les autres par amendes et peines pécuniaires (privilège ne veut pas dire avantage!), les nobles n'étaient cependant pas fustigés et pendus; en revanche, ils étaient seuls décollés et passaient devant des juges d'un degré plus élevé. Soucieux de défendre leur point d'honneur, les nobles s'adonnaient au duel mais étaient considérés comme des criminels: la mort les attendait (édits de Louis XIII et constitution de tribunaux spéciaux pour juger des questions d'honneur).

Les emplois réservés. Les nobles étaient préférés pour de nombreux emplois civils et militaires (maison du roi et grandes charges de la cour); nombre de dignités et de bénéfices ecclésiastiques leur étaient réservés, tout comme des chapitres nobles, souvent en des terres situées autrefois dans le Saint Empire. Les jeunes nobles avaient seuls accès aux écoles militaires; l'édit de 1781 réservera la plupart des places d'officiers à la noblesse. Les nobles pouvaient abréger leurs études à l'université et bénéficier de bourses dans certains collèges.

Titres et insignes. Tout noble avait droit au titre d'écuyer et, parfois, à celui de chevalier ou, dans certaines provinces, à celui de noble ou noble homme; seul il pouvait prendre le titre d'une terre titrée, porter des armes (l'épée avant tout) et chasser; seul il avait droit aux girouettes sur les maisons, aux armes timbrées d'un heaume ou d'une couronne (ou des deux à la fois), à l'inhumation et à la litre funéraire (bande horizontale noire peinte avec leurs armoiries) dans l'église où il était patron (il y présentait des ecclésiastiques pour être curés) et dans celle des lieux où il était seigneur haut justicier.