Les colons français au Canada

Après les explorations de Jacques Cartier au XVIe siècle, l'implantation des colons français fut encouragée par Champlain au début du XVIIe siècle, sur les rives du Saint-Laurent. Mais l'immigration resta toujours assez faible, surtout par rapport aux colonies anglaises, beaucoup plus peuplées. Conquise par les Anglais, la Nouvelle-France disparut en 1763.

La colonisation de la Nouvelle-France

Dès le début du XVIe siècle, les marins français fréquentaient les bancs de Terre-Neuve. Les territoires français d'Amérique furent baptisés "Nouvelle France" en 1524 par Giovanni da Verrazzano, mandaté par François 1er. Après les explorations du golfe du Saint-Laurent par Jacques Cartier, entre 1534 et 1541, la colonisation effective débuta avec les expéditions de Samuel Champlain en Acadie et en Nouvelle-Ecosse. Les premiers colons s'installèrent à Port-Royal, fondé en 1604. Les compagnies privées ne s'intéressaient qu'à la pêche et au commerce des fourrures; Champlain, luttant contre ces objectifs mercantiles, favorisa le projet d'une colonie de peuplement et fonda Québec en 1608. Mais une vingtaine de colons seulement s'installèrent; à partir de 1635, quelques familles décidèrent de s'établir en permanence et, en 1642, fut fondée Ville-Marie (Montréal). En 1663, le Canada fut réintégré par Colbert dans le domaine royal et fut dès lors administré comme une province française. Il comptait alors environ 2500 habitants.

La situation des colons

L'administration était assurée pat un gouverneur, responsable de la défense du pays et des relations extérieures. Un intendant était chargé de la justice, de la police et des finances. La Nouvelle-France connaissait une grande mobilité sociale et un climat de liberté et d'égalité, constituant une démocratie de la frontière typiquement nord-américaine. Les colons français, alliés aux Hurons, eurent à affronter les Anglais et les Iroquois, mais la période de paix de 1713 à 1743 permit d'étendre les terres cultivées au bord du Saint-Laurent, de Québec à Montréal. Pourtant, l'immigration restait limitée, et la colonie comptait en 1754 55000 habitants (contre 1,5 million dans les colonies anglaises). Après la guerre avec l'Angleterre, la France dut céder la plupart de ses territoires. La politique anglaise fut libérale, les lois civiles françaises conservées, mais les habitants de la province du Bas-Canada (Québec) restèrent dans un état permanent de subordination.

Témoignage

"Je viens de voir dans le Bas-Canada un million de Français, braves, intelligents, faits pour former un jour une grande nation française en Amérique, qui vivent en quelque sorte en étrangers dans leur pays. Le peuple conquérant tient le commerce, les emplois, la richesse, le pouvoir. Il forme les hautes classes et domine la société entière."

Alexis de Tocqueville, 1831

 

 

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