Les comptoirs de l'Inde |
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Une création favorisée par Colbert Henri IV puis Richelieu ont envisagé de commercer avec l'Inde, mais ils ont été contraints d'ajourner leurs projets. Les voyageurs font du subcontinent une description qui frappe Colbert; celui-ci fait procéder à une enquête sur les ressources du pays et sur la situation des Compagnies européennes qui y sont établies. Les exemples anglais et hollandais lui enseignent que seules de grandes Compagnies privilégiées peuvent mettre en œuvre des moyens suffisants pour tirer avantage de ce commerce lointain. En 1664, il obtient du roi la création de la Compagnie des Indes orientales, à laquelle est concédé le monopole du commerce avec l'Inde et les mers orientales. Le premier comptoir est fondé en 1668 par François Caron à Surat, une ville florissante proche de Bombay qui n'est encore qu'un petit village. Surat est un port commode au débouché de l'Inde continentale et du Deccan. Hollandais et Anglais y possèdent déjà des établissements commerciaux. L'année suivante prend naissance le comptoir de Masulipatam, sur la côte orientale. En 1672, les Français tentent de s'établir près de Madras, mais ils sont chassés peu après par les Hollandais. Pondichéry, sur la côte de Coromandel, est concédé à François Martin en 1674; en 1686, Chandernagor. Ces comptoirs sont généralement établis avec l'accord des princes locaux et dans un but uniquement commercial. De petites garnisons et des fortifications servent à les défendre contre Hollandais et Anglais. La Compagnie des Indes achète et expédie vers la métropole diverses marchandises: poivre, indigo, cotonnades, soieries, riz. Les comptoirs servent aussi de relais aux établissements de Sumatra, Canton, Manille ou Pegou. Certains d'entre eux connaissent un essor rapide, tel Pondichéry, qui, grâce à l'administration de Martin, passe de quelques centaines d'âmes à quarante mille habitants en une vingtaine d'années. Mais Anglais et Hollandais s'opposent à cette présence qui nuit à leurs intérêts. Les Hollandais prennent Pondichéry en 1693; ils le restituent plus tard lors du traité de Ryswick. La France perd Surat et Masulipatam mais annexe Mahé (1721) et Karikal (1738). Avec Dupleix, toute l'Inde péninsulaire tombe sous l'influence française, mais le gouvernement de Louis XV renonce à cet empire. A l'issue de la guerre de Sept Ans, le traité de Paris ne laisse à la France que les villes de Pondichéry, Chandernagor, Karikal, Yanaon et Mahé. Mais ces comptoirs, dont les défenses sont démantelées, doivent désormais se tenir à l'écart des affaires indiennes. Coupés de l'arrière-pays, ils n'auront plus qu'une activité ralentie. Ils demeureront français jusqu'en 1948.
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