Les Messageries maritimes

L'apparition des bateaux à vapeur permit l'extension des lignes maritimes dans le courant du XIXe siècle, mais nécessita la création de grandes compagnies disposant de capitaux importants. La compagnie des Messageries maritimes, fondée en 1851, est la plus ancienne des compagnies françaises de navigation.

La fondation de la compagnie

Jusqu'au milieu du XIXe siècle, la France ne disposa d'aucune ligne transatlantique. En Méditerranée, l'État créa en 1835 un service pour le transport des lettres et des voyageurs, qui restait déficitaire, le trafic des marchandises restant réservé aux compagnies privées. La propulsion à vapeur permit la multiplication des lignes régulières avec départ à jour fixe, mais nécessita la mise en service de nombreuses unités. Seules des sociétés importantes purent réunir des capitaux suffisants. Les Messageries nationales disposaient de ces capitaux; elles constituèrent une section maritime, qui fusionna avec la compagnie Rostand, de Marseille, pour créer la Compagnie des services maritimes des messageries nationales. En juillet 1851, l'Assemblée lui accorda une concession de vingt ans et une subvention annuelle. La première ligne concédée allait de Marseille à Constantinople et Alexandrie, via l'Italie.

L'essor des Messageries

La compagnie prit le nom de Messageries impériales en 1853, puis de Messageries maritimes en 1871. Elle disposait de 16 unités en 1852, de 58 en 1855. Elle inaugura en 1853 une ligne vers la Grèce, reprit en 1854 le service de l'Algérie et atteignit les bouches du Danube après la guerre de Crimée. En 1860, elle joignit Bordeaux à Rio de Janeiro. En 1861, les Messageries reçurent pour vingt-quatre ans la concession du service postal avec l'Indochine. En 1864, elles ouvrirent une ligne vers les îles Maurice et de la Réunion, et en 1866 vers le Japon. A la fin du siècle, elles avaient établi un réseau mondial, mais furent durement éprouvées par la guerre de 1914­1918. L'essor reprit ensuite et, en 1923, fut inaugurée la ligne Tahiti-Nouvelle-Calédonie par le canal de Panama. Après la Seconde Guerre mondiale, la compagnie fut transformée en société d'économie mixte. Au début des années 1970, elle renonça au transport des passagers pour se consacrer à la modernisation de sa flotte de cargos. En 1976, elle fusionna avec la Compagnie générale transatlantique pour fonder la Compagnie générale maritime.

Repères chronologiques

1829: utilisation de la chaudière tubulaire –
1836 : voyage de Dumont d'Urville en Antarctique –
1851 : la vapeur se substitue à la voile pour les navires de haute mer ­
1869 : inauguration du canal de Suez ­
1914 : le premier bateau emprunte le canal de Panama.

 

 

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